De la traîtrise et de la trahison
Qu' Eric Besson, membre du bureau politique du PS, ait changé de camp, cela peut se comprendre. Ce qui est plus choquant, c'est qu'il ait été récompensé, après avoir fait partie de l'rganisation de campagne de Ségolène Royal. Je ne le compare pas à Bourmont, général de division de Napoléon, qui, 3 jours avant la bataille de Waterloo, est passé de l'armée napoléonienne à celle de Wellington, pour avertir les anglais de la prochaine attaique de l'Empereur. Ce qui ne l'a pas empeché par la suite de rejoindre Louis XVIII.
Les reclassements auxquels on a assisté au gouvernment sont d'un autre ordre. En politique, il y a des choses qui se font, d'autres pas, paraît-il. C'est une question de morale. Quand, en 1980, Chirac dîne avec Mitterand chez Edith Cresson et qu'il lui dit qu'il faut se "débarasser" de Giscard, il comment sur le plan de la morale un péché..cela ne se fait pas de dire tout haut ce qu'on pense tout bas! Mais, parler de trahison semble excessif.
Ce mot à connotation très forte est aujourd'hui prostitué. Un mot de circonstance alors qu'on ne devrait l'employer que lors d'hostilités, de ruptures ou d'ambitions. Un ambitieux n'est-il pas obliger de trahir? Mais, le traître, au sens propre du terme, c'est celui qui sous l'Occupation, dénonça Jean Moulin ou cet étudiant qui a fait arrêter Geneviève de Gaulle, engagée dans le mouvement de défense de la france. Une personne qui vend des secrets est un traître mais évoluer n'est pas trahir. Ce n'est pas parce que l'on est pas d'accord que l'on trahit, si?